Kamikaze

Publié le par Mrs D.

J’ai toujours cru que les sentiments étaient faciles et faisaient partie de la vie. La déception, les joies, et, comme la petite grue niaise que j’étais, l’amour aussi.


Je ne parle pas de l’amour avec un grand « A ». Ca, je n’y croyais déjà que lorsque mon partenaire de ses doigts experts  réussissait le coup de génie que peu d’entre eux sont prêt à expérimenter sous prétexte qu’ils ont une crampe. Mais dans ces moments là, très vite, mes pieds redescendaient sur terre et, recrachant la fumée de cigarette de mes poumons, je savais que cette sensation n’était due qu’à une montée d’hormones et d’adrénaline. Niaise, mais pas naïve. L’amour avec un grand « A », c’était bon pour les contes de fée, et jamais je n’avais aperçu la moindre aile pailletée dans mon dos.


Les sentiments étaient faciles, mais trompeurs aussi. Cœur de fillette, je me laissais toujours embarquer dans des histoires pas possibles, comme si je les cherchais ou si je les provoquais. C’était peut-être d’ailleurs le cas. Mais je ne m’en inquiétais pas plus que ça. La vie était ainsi faite et je laissais tranquillement et patiemment mon cœur se faire ravager et piétiner par quelques pas-vraiment-inconnus, mais pas suffisamment proches pour arriver à leur en vouloir.


Il faut dire que le fanatisme sous toutes ses formes  m’avait toujours interpellée, mais jamais je ne m’étais sentie concernée. Croire en quelque chose au point de se surpasser, de se sacrifier, j’étais persuadée que ça avait été inventé par les réalisateurs de mélo pour grand écran du samedi soir.


Et puis, ça m’a submergé. Vague impressionnante, complètement déroutante. J’avais cru mon cœur précédemment massacré, j’avais cru mon cerveau une fois inondé,  mais ce jour là, j’ai découvert l’abandon. Pas n’importe lequel, non, mais bien celui qui vous noie, qui vous tire vers le fond tout en vous grandissant, celui qui vous enfonce délibérément des aiguilles à tricoter de part en part alors qu’hagard, vous en redemandez, et enfin au bord de l’apoplexie, qui fait exploser votre corps en un millier d’éclats de verre phosphorescent aux couleurs acidulées.


Découverte de sensation nouvelles et pas vers l’inconnu, j’étais bien décidée à me lancer et ne plus retourner aux couleurs fades de mon ancienne vie. Et alors que je sautais de la falaise pour imploser et dissoudre l’océan de ma chaleur, j’avais la certitude que rien ne serait plus comme avant.




 

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F
<br /> tu peux me donner ta marque de clop, elles ont l air de donner de beaux reves<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Si tu veux, on en parle, les clopes qui donnent de beaux rêves sont souvent faites de vent!<br /> <br /> <br />
J
Je le savais : les bords de falaise sont sans doute de très bons coins pour tirer un coup - je vais m'y rendre avec une pancarte "enjoy free hugs (before suicide)", on verra bien...
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M
<br /> T'as intéret à bien t'accrocher sinon, en me jetant sur toi, je pourrais bien t'emmener dans ma chute!<br /> <br /> <br />
P
moi, dans mon abandon aux z'Amoûûûûrs de conte de fée, me suis cramé les ailes à paillettes, mais j'en redemande... c'est si bon tant que c'est bon !profite...
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M
<br /> On recommence toujours, même si on sait que c'est voué à nous torturer... on aime trop ça!<br /> <br /> <br />
M
je te conseille beachy head  a eastbourne, surnommé la falaise des suicidés
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M
<br /> Merci du conseil! j'économise et j'y cours!<br /> <br /> <br />
T
J'ai trouvé ! C'est toi qui a écrit la chanson "papillons de lumière" !! Nan, je déconne... bienvenue chez les Bisounours. ça n'a l'air de rien, comme ça, mais faut oser accepter le risque pour apprécier toute les saveurs du bonheur. Et si on se crame au passage, ben on aura au moins vécu ça.
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M
<br /> Haaaan mince! papillons de lumière!!! ben m****<br /> <br /> <br />